Note : Le texte est reporté dans son intégralité. Les mots du registre qui n'ont pas pu être transcrits (vétusté , écriture du curé ,...) sont remplacés par des points (.....?)

Broin (Côte d'Or) 1723 : La vigne et l’incendie
La vigne derrière la grange de la Cure a été plantée le 19 mars 1723 jour Saint Joseph par les soins du Sieur Joseph Guillot alors curé de Broin. Ce lieu de terre avait êté autrefois en nature de vigne, mais un incendie qui suivit la déracina entièrement. On n’y semait dans la suite que quelques chenevis, ou turquis et ce fut le 19 mars 1723 que le sieur Guillot l’a remis en sa première nature.
Signé : Guillot Curé de Broin.
 
Guillot curé de Broin, le 30 mai 1723, j’ai pris possession de la Cure de cette paroisse qui m’a été désignée par monsieur de La Folie le 18 décembre 1722.
Je ne saurais m’empêcher d’ajouter à la fin de ce registre, le malheur qui est arrivé sur les dix heures du soir le 24 juillet 1723. Je ne crois pas que la postérité puisse croire un fait si extraordinaire quoiqu’il fut que trop vrai.
Il fit ce jour là une chaleur si excessive qu’il est difficile de s’en figurer une pareille et une nuée de grêle de plus de douze lieu de circonférence se fondit avec tant d’impétuosité qu’il ne restat aucune thuile sur les maisons du costé où la grêle faisait son ravage. Ce qui restait à moissonner de bleds a été perdu ; toutes les vignes et les menues graines n’échappèrent pas à la fureur de l’orage. Ceux qui gardaient cette nuit là le bétail furent moulus de coups, tous les fruits perdus, des arbres déracinés, des arbres de jardin partagés par le milieu, l’on trouva le gibier mort sur la place et moy même qui escris ces choses, j’eu la teste blessée en deux endroits. J’ay vu des grains de gresle peser jusqu’à quatre livres et le plus petit grain communesment de la grosseur taille d’un gros œuf. C’est ce que je puis assurer et certiffier.
Signé : Guillot curé de Broin
 
La même année, le 11 octobre monsieur l‘Evêque de Chalons fait sa visite dans cette paroisse.
 
 
Le bois de Vincelles (Yonne) : Les Loups
C'est le bois de Vincelles qui parait être le quartier général de l’animal car tous les villages situés sur son pourtour payent tribut à son passage.

Trucy sur Yonne (Yonne) : Les loups
1731
L'an mil sept cent trente et un, je soussigné Curé ai inhumé dans le cimetière suivant lordre de l’église Jean Moreau agée de douze ans ou environ, devoré par une beste façon d'un loup, dont la mère eut le courage de le tirer de laguelle de cette cruelle beste et qui au rapport de lad(ite) mère expira entre ses bras à la sortie du bois des Usuges nommée la Borne du Bois. Led(it) enfans était fils legitime de François Moreau te de Marie Boudin tiserans de cette lieu . En presence Jean Ragon Louis Chateau sonneurs Edmé Moreau oncle et autres qui ont declarer ne scavoir signer cy dessus interpellés Ce quinze novembre 1731
Signé : Billetou curé de Trucy

Trucy sur Yonne (Yonne) : Les loups
1731
Ce troisieme decembre mil sept cent trente un a été inhumé dans le cimetiere François Liard agé denviron sept ans qui fut devoré par une beste dans la vallée des vignes fils de Jerome Liard et de Marie Chevilliard ses père et mere en presence des marguilliers et parens
Signé : Billetou curé de Trucy sur Yonne

Vincelles (Yonne) : Les loups
1732
Le quinzieme mars mil sept cent trente deux m’a eté presentée la teste de deffunte Françoise Le Tor don le corps a eté devoré la veille par une beste feroce elle estait agée de quatorze ans et fille de Louis Le Tor lab(oureu)r demeurant a Sauvegenoul de cette paroisse et d’Elisabeth Maupetit ses père et mere et la teste a eté inhuméze dans l’église de cette paroisse avec les ceremonies ordinaires de l’église en presence des susdits pere et mere qui ont declaré ne savoir signé de ce interpellés
Signé : frere Jacques Mallar     

Bazarnes (Yonne) 1732 : Les loups
1732
L’an de grace mil sept cent trante deux le vingt huitieme janvier jay prestre curé soussigné donné la sépulture dans l'église de Bazarne a Jacques Bazou, agé de dix ans fils de Edmé Bazou et de Magdeleine Serlet, de la paroisse de Mailly la Ville ledit enfant ayant eté mangé a moitié a l’entrée de la nuit par une beste feroce proche La Chapelle de St Quentin le vingt sept. A son convoy ont assisté Marie Bezou sa sœur  Edmé durand Francois Girar Pierre Coquereau et plusieurs autres qui ont declaré ne scavoir signer de ce requis.
Signé : Leclerc

Bazarnes (Yonne) 1732 : Les loups
1732
L’an de grace mil sept cent trante deux le neufieme fevrier jay prestre curé soussigné donné la sépulture dans l'église a Francois Girar agé de onze ans ledit enfant ayant eté mangé par une beste feroce a l’entrée des Rompi proche le bois de Mir le Bally de Migé sur les deux heures apres midy. A son convoy ont assisté Denis Girar son père Francois Morin Edmé Durand Edmé Beaufumé et plusieurs autres qui ont assisté audit convoy et ont declaré ne scavoir signer de ce requis.
Signé : Leclerc

L’effroi gagne la population, on tremble à l’idée de chercher de l’herbe ou du bois, le Roy lui-même s’en mêle en adressant ses chiens et ses officiers sur place pour organiser des chasses.

Bazarnes (Yonne)1732 : Les chasses  
La même année ont été faistes dans le finage de la paroisse de Bazarne plusieurs chasses à différents jours par ordre de Monsieur Le Compte de Tavanne auxquels s’est toujours trouvé Monsieur le provost de la maréchaussée d' Auxerre avec ses archée et ceux de Tonnerre et de Noyers avec les paroisses du voisinage St Bris, Rancy, Cravan,  Vermanton, Acolay, Vincelle,  Vincelotte, Jussy, Acoive, Colange, Migé, Charantenay, Le Val de Mercy,  Mailly le Château, Trucy, Fouronne, Bessy, Sery, Prégilbert, St Palais, et autres. Lesquelles chasses ont été ordonnée pour détruire les mauvaises bestes qui mangeoint les enfants et ataquoint les grandes personnes ainsi que au Val de Mercy ou il y a eü une fille de vingt ans dévorée. Les chasses nayant pas le succes que lon  esperoit le roy a envoyé ses chiens avec des officiers pour les conduire et enceindre les bois ou ces cruels bestes se retiroint. On nen a tué que deux. En trante quatre lenfant de Jannin a été retirée de la geulle dunne beste qui lavait entamé en gardant les bestes à cornes avec son père à lage de neuf ans dans les broussailles. Cela causoit bien du chagrin dans toustes les campagnes on ne aloit aux bois et a lherbe quen tremblant et on portait des  ferrements partout. Nous avont invoqué St George et St Verain pour estre secouru dans ces miseres etonantes

Malgré la mobilisation de tous, la bête continue ses ravages :

Mailly la Ville (Yonne) 1733 : Les loups
L’an mil sept cent trente trois le trente et unieme du mois de janvier on a aporté dans l’église de ce lieu des restes de cadavre de Marie Champy fille de deffunct Claude Champy et de Marie Douveau ses père et mère agée de treize ans ou environ quatorze laquelle a eté cruellement égorgée et devorée par une bête féroce le trentieme du meme mois et ont eté lesdits restes inhumez dans le cimetiere de ce lieu ou nous les avons conduits avec les prières et céremonies accoutumées En presence d’Etienne Desboüé, de Pierre Sotereau son beaupere et de ladite Marie Douveau sa mère lesquels Sotereau et Douveau ont déclaré ne scavoir signer de ce enquis
Signé :E. Desboüé, Bachelot curé

Trucy sur Yonne (Yonne) : Les loups
1734
Ce vingt deux avril 1734 été inhumé dans l’église quelques osements de Nathalie Chevilliard agée denviron trois ans edemi fille de Simon Chevilliardet de Marguerite Bataillon ses pere et mere qui a eté devorée a la porte de son père par une beste jour du jeudy saint  sur les sept heures du soir. Laquelle inhumation a eté faite en presence de marguilliers qui déclaré ne scavoir signer
Signé Billetou curé de Trucy

Trucy sur Yonne (Yonne) : Les loups
1734
Ce dix neuf mai mil sept trente quatre a eté inhumé la tete de Laurant Liard fils de Jerome Liard et de Marguerite Chevilliard ses pere et mere lequel enfant agé denviron quatre ou cinq ans a eté devoré a la porte de son pere par une beste le mardy 19 1734 laquelle inhumation a eté faite dans l’église en presence des marguilliers qui ont declaré ne savoir signer
Signé : Billetou curé

Trucy sur Yonne (Yonne) : Les loups
1734
Ce vingt un novembre mil sept cent trente quatre a eté devoré au Poirier Thomas Jérome Liard agé denviron sept ans fils legitime de Jerome Liard et de Marguerite Chevillard ses pere et mere dont on na trouvé que ses pauvres habits.
Signé Billetou curé de Trucy

Vincelles (Yonne) : Les loups
1734
Le dix septieme novembre mil sept cent trente quatre Edmé agé de huit ans egorgé par la beste feroce courante fils de Philibert Chapotin sonneur de cette paroisse et de Marie Maupetit ses pere et mere a eté inhumé par nous frere Jaques Mallar dans l’église de cette paroisse avec les ceremonies accoutumées de l’église en foy de quoy curé de Vincelles nous avons signé
Signé : frere Jacques Mallar     

Val de Mercy (Yonne) : Les loups
1734
L an de grace mil sept cent trente deux le septieme jour d’avril est décédée Colombe Mirault agée de vingt six ans ayant eté devorée par une bete dans le chemin du bois de Migé proche la veaucray ayant plusieurs dentées dans le cors le siege et le gras des jambes mangé ; Le reste du cadavre a eté inhumé dans l’église en foy de quoy jay signé et le 22 de mars la fille de d’Alexandre Mirault agée de dix ans fut aussy dévorée entre les bois de Vincelle et du Val de Mercy tirant du côté de Cravant et quatorze enfans devorés tant a Fontenay Trucy Bazarne et Vajant et Migé
Signé :Frappier curé de Val de Mercy

Migé (Yonne) : Les loups
1734
Le premier may jay inhumé dans le cimetiere le reste des ossements d’un enfant de Laurent Georgin de Nanteau agé denviron neuf ans que le loup avait devoré la veille

 
 
Coulonges (Nièvre) 1776 : inondation
Etat civil Aubigny le Chétif le 13 février 1776. En marge : Bapt. Jean BOSSU de la paroisse de Coulonges
Les même jour et an a été baptisé Jean fils legitime de Louis BOSSU labr à Coulonges et de Marie CLERC ses père et mère né d’hier. Le parain a été Jean Laguéré et la marreine Gabrielle Loisiau qui ont été à cause du débordement des rivières voisines obligés de l’apporter icy et qui ont déclaré ne scavoir signé de ce enquis.
Signé Godin curé d’Aubigny le chétif
 
 
Turcey (Côte d'Or) 1713 : Les loups ….
Texte trouvé entre les 8 et 22 mars 1711
Je soussigné avoir inhumé une jambe d’un enfant reconnu? ( texte caché par la pliure du registre) de Jacques Aubert et de Elisabeth Lautrey de ….(?) Le reste du corps ayant été mangé des loups.
Signé : C.Rondot pretre
 
 
 
Mont les Seurre (Saône et Loire) 1709 : famine
C'est cette année que lon peut appeler en ce droit une année de malediction Jamais le doigt de Dieu naurait mieu paru pour nous donner quelques trais de ses vengences car elle a étée non seulement sur les hommes pour le grand nombre qui sont morts communément entous lieux par les maladies populaires mais elle sest fait retentir jusque sur les fruits de la terre qui furent touts perdus dans ces contrées par une grande gelée qui commenca le 6 janvier de lan 1709 et qui dura près de trois mois et qui endommageat les vignes de telles sortes quelles ne rapportent presque rien et générallement fit mourir tous les noyers et générallement toute sorte de blé en telle sorte que la mesure a valu jusqua dix livres le paquet ??? la mesure lorge autant que le sarazin ou autrement de blé noir ??? la mesure et proportion des autres grainsjugés combien par cette stérilité de grains et de vin le nombre des morts a ésté grand car ont a regardé cette année comme une année de peste et de famine ou la guerre était plus enflammée que jamais Dieu nous préserves dans la suite de tous ses fléaux
Signé Bonguelet curé
 
 
Aignay le Duc (Côte d'Or) 1632 - 1637 : épidémie de peste
Messire Jean Guibert curé desservant les églises d'Aignay le Duc et Beaunotte ouvre en 1629 le "livre mémorial des noms de ceux qui sont morts et inhumés". Dès le début de l'année de 1632 il fait part de la présence de maladie contagieuse.
† Le 27 febvrier anthoinette Doignay mourust de maladies contagieuses et fut enterre par son père a lhermitage St Michel
Par la suite, on trouve sur les registres entre 1632 et 1637, les traces de cette effroyable épidémie de peste qui a sévi sur plusieurs années. En effet, chaque décès dû à l'épidémie, est signalé par une croix dans la marge. Plus d'une centaine de décès. Tous n'ont pas été enterrés dans le cimetière. Beaucoup furent ensevelis sur place, dans les granges, les vignes, au bord des chemins.... pour éviter probablement le transport du mort.
†† Les deux enfants de Pierre Bauldot sont morts et le 18 de septembre ont este enterre dans le jardin dudit Bauldot
†††† Nicolas Siredey son enfant et son beau pere (Che…?) sont morts et enterre lesdit Siredey aux loges de (…) et ledit (Che...?) aux loges de [   ] en la margelle et le 8 suivant beau frere dudit Siredey est mort
†† Pierre Symonot et sa femme sont morts et enterres ledit Symonot aux loges au Baule et sa femme au cimetiere le 24 septembre
††††† Marguerite Audinot femme de Nicolas Guibert drapier André Guibert Jean Guibert et Genevieve Guibert leurs enfants sont morts les dits Jean et Genevieve le 20 septembre et ladite Marguerite Audinot le 4 octobre et (...) este enterre au pre de la buo…? derriere chez Anthoine Le Sage et les deux autres premiers a St Michel et le 8 octobre ledit Nicolas Guibert est mort
 Le curé Jean Guibert informe de la fin de la peste
† Le 24 octobre Nicolas Legrand cordonnier est mort de peste ayant este visite par deux chirurgiens et a este enterre dans le cimetiere dudit Aignay
† Le 26 decembre Philiberte Roidot femme de fut Nicolas Legrand cy dessus est morte et enterre dans le cimetiere de l eglise dudit lieu

Fin de la peste
 
 
Auvillars sur Saône (Côte d’Or) 1817 : famine
Jacques Bernard fils. Instituteur Auvillars. Le 14 juin 1817
Année de famine dont le blés est à 25 francs le double décalitre et le pain douze sols la livre
Signé : Bernars fils
 
 
Belleneuve (Côte d’Or) 1690 : tempête
Claude Jubin agé de plus de soixante ans cydevant manouvrier a Belleneuve sy rendant fut trouvé mort sur le chemin dudit belleneuve à la grange du …. naiant pu passer outre a cause d’un orage de pluye et neige fondüe aux vents impetueux qu il se perdit en retournant de la … le 25e janvier tombée de la nuit lequel orage dura presque jusqu au jour et a esté inhumé le 27 dud mois l’an 1690 au cimetiere du lieu présent les soussignés
 
 
Arc-sur-Tille (Côte d'Or) 1711 : pluie : curé mécontent
Nicolas Devienne labr est décedé le 24 novbre après avoir été confessé deux fois dans sa maladie et recu l'Eucharistie en Viatique par moi Curé sousigné sans avoir pu lui donner l'Extreme Onction n'en ayant été requis que la nuit trois heures après l'Angelus du soir , qu'il avait plu tout le jour , qu'il pleuvoit depuis six semaines et qu'il y avait trois ans que les chemins du village n'avaient été rétablis ainsi que je m'en suis plaint judiciellement le cinquième jour de ce même mois de novembre a la venue du jour au Sr Perrin bailly en la justice de ce lieu en présence de tous les habitants leur faisant voir l'impossibilité de visiter les malades et de leur administrer les sacrements avec la diligence requise pendant même le plus clair du jour et que le Sr Lerouge présent à la ditte assemblée avait tu tout malicieusement les causes que depuis trois ans les chemins du village n'étaient point rétablis ainsi que je l'en ay convaincu en sa presence et de toute l'assemblée afin que si quelque personne de ma paroisse venait à mourir sans confessions ou autres sacrements je n'en fus trouvé repressible ni devant Dieu ni devant le monde
Durand ptre curé d'arc sur tille
 
 
Arc-sur-Tille (Côte d'Or) 1713 : décès et pluie
Pierrette Sénesson est décédée le 13 fevrier sans sacrements parce que m'étant mis en chemin jusqu'en bas de marois lui portant le St sacrement de l'Extreme Onction et ne pouvant passer ce marais sans m'exposer vint fois d'y enfoncer par dessus la tête non plus que par le pont de Caton ou le rut de Champrot j'ay été contraint de m'en revenir sur mes pas faire mes plaintes aux procureurs de communauté qui n'ayant voulu faire aucune diligence ce jour là 12 février la malade mourut le lendemain sans sacrements et sans que j'ai pu obliger les habitants a me faire un passage que huit jours après
Durand